Faire le premier pas
Il n’est souvent pas facile d’aller voir un psychologue la première fois pour parler de soi, de sa souffrance. C’est même d’autant plus difficile que le choix des interventions autant que le nombre de professionnels sont considérables et peuvent facilement dérouter voire dissuader d’entamer une telle démarche.
C’est nécessairement une démarche personnelle, individuelle, intime qui amène l’individu à se dévoiler, à faire retour sur soi, à tenter de comprendre ce qu’il est avec son histoire, avec le contexte dans lequel il se présente, avec son passé, son présent et ce qu’il se voit être.
Tout le monde, quelque soit son milieu social, sa culture ou son histoire, peut traverser un tel moment qui lui impose de devoir soulager sa souffrance.
La décision « d’aller voir quelqu’un » découle le plus souvent d’un cheminement, d’une angoisse soudaine ou d’un événement de vie qui peut s’avérer difficile à supporter psychiquement. Elle peut aussi prendre origine dans les conseils d’un autre. Il est alors indispensable de pouvoir déposer à un autre ce qui se vit comme difficile, délétère et qui peut avoir des conséquences individuelles (développementales, apparition de symptômes ou de signes particuliers comme des insomnies, le repli sur soi, dans des angoisses massives mais aussi par la prise de produits stupéfiants, …) et aussi sur son environnement (conflits familiaux, conflits conjugaux, hétéro-agressivité, violence, isolement social…)
Parfois cette prise de conscience vient de ce que l’individu voit, observe et qui peut l’inquiéter et le questionner, sans pour autant pouvoir élaborer, du fait de blocages, résistances (modalités défensives). La consultation permet alors de l’amener à faire des liens, à associer, pour qu’il trouve en lui-même ses solutions subjectives et les ressources permettant de le soutenir.
Les premières séances sont cruciales dans la création du lien nécessaire au travail thérapeutique. Cela ne va pas de soi, ni pour le patient ni pour le professionnel. C’est un temps de présentation, de mise en confiance et d’explication du cadre des consultations et de la demande.
Le psychologue clinicien tourne son regard vers la demande, ou l’absence de demande – car pas toujours verbalisable par l’individu se trouvant en souffrance. Le thérapeute, conjointement avec le patient, peut alors adapter et singulariser le suivi de cette demande, et notamment la régularité des séances.
Il arrive parfois de devoir patienter plusieurs séances afin d’aboutir à cette rencontre, lorsque le patient se sent perdu ne sait pas vraiment ce qui l’amène à consulter. Pour l’enfant tout comme l’adolescent, il est préférable de laisser au minimum 3 séances afin de voir si l’accompagnement est possible et surtout s’il relève bien du professionnel choisi.
Une fois que la demande du patient a été identifiée, et si les modalités conviennent au patient et au professionnel, le travail peut s’engager à travers la relation psychothérapeutique.
L’espace est alors investi en toute liberté par l’individu, qui vient en séance avec ce qu’il a envie d’amener, sans contraintes. Le thérapeute prend en compte la temporalité psychique du patient amène ce dernier à un cheminement sur soi, au gré de ce qui le traverse dans le passé, le présent et le futur.
Ce travail de soutien, d’accompagnement ou de suivi psychothérapeutique s’appuie sur des valeurs d’écoute et de bienveillance du thérapeute dans une approche psychanalytique. La thérapie par la parole est mon outil principal. Il s’articule autour d’une déontologie intransigeante et d’un sens profond de l’éthique, en outre par le strict respect du secret professionnel et la garantie de l’intégrité psychique de la personne.